Voici le 8e article de ma série sur l’alimentation intuitive
Le 8e principe de l’alimentation intuitive touche l’image corporelle, ou la perception qu’on a de notre corps1. Eh oui, la relation qu’on entretient avec notre corps a souvent un effet sur nos habitudes alimentaires. Plus on est en guerre avec notre corps, moins on l’écoute et moins on le respecte.
Remarquez-vous une différence au niveau de vos comportements alimentaires pendant les périodes où vous vous sentez bien dans votre peau en comparaison à celles où vous avez plus de difficulté à accepter votre corps?
Comprendre le problème de société
Si vous n’êtes pas satisfait.e de votre corps, vous n’êtes pas seul.e ! Bien au contraire. L’insatisfaction corporelle est un véritable fléau de nos jours. Pourquoi ? Eh bien, malheureusement, parce que la culture du régime dans laquelle nous baignons rend le développement d’une image corporelle positive très difficile. On nous présente des modèles de corps complètement irréalistes en nous disant : « Voici ce dont tu dois avoir l’air pour être bien dans ta peau ». En créant ce fossé entre corps désiré et réalité, ces industries ont trouvé une belle façon de se remplir les poches sur le dos de nos insécurités, en nous vendant des produits qui nous feront, soi-disant, sentir bien mieux.
Ce système nourrit aussi grandement la grossophobie ambiante, cette forme de discrimination et de stigmatisation bien réelle qui touche les personnes grosses.
Heureusement, les choses changent. De plus en plus de compagnies voient l’importance de présenter des images de corps plus diversifiés dans leurs campagnes publicitaires. Le mouvement #bodypositive prend de plus en plus de place. Il faut que ça continue et que ça évolue! Si le sujet vous intéresse, je vous encourage à jeter un coup d’œil sur la page Web de l’organisme ÉquiLibre.
Comment accepter son corps ?
En attendant que notre monde se transforme en un havre de paix pour tous les formats corporels (on peut toujours rêver!), on peut quand même travailler à être plus résilient.e face aux standards de beauté et à mieux accepter son corps. Pour y arriver, il faut d’abord comprendre que la diversité corporelle est tout à fait naturelle et que, bien que l’industrie du régime veuille nous faire croire le contraire, nous avons très peu de contrôle sur notre poids et notre silhouette. Nous naissons avec des gènes qui nous prédisposent à avoir un certain format corporel. Puis, avec l’âge et les différents évènements de la vie, le corps change naturellement.
Il est extrêmement difficile de contrôler son poids à long-terme, mais on peut améliorer son image corporelle peu importe son poids!
Voici donc 5 trucs pour mieux accepter son corps, tirés d’un billet que j’ai écrit l’an passé:
1. Dire adieu à la balance. Notre poids fluctue de jour en jour et de mois en mois selon nos différents rythmes biologiques. Il donne en fait très peu d’information sur notre santé, même si notre société lui donne énormément d’importance. Ne pas se peser, pour beaucoup d’entre nous, mène à moins de jugement et de culpabilité. Pour manger intuitivement, il faut réapprendre à écouter son corps, et en se pesant, on brouille notre intuition en nous jugeant face à ce qui, socialement, est « acceptable » (GROS guillemets ici).
2. Remarquer et apprécier la diversité corporelle qui nous entoure. Dans le métro, en cours ou au travail, portez attention à la diversité des apparences. J’adore remarquer cette diversité, je la trouve très belle. Bien des nutritionnistes utilisent l’analogie des chiens: il y a toutes sortes de races et on ne demandera jamais à un berger allemand de ressembler à un lévrier, comment alors justifier cette demande au niveau des humains? En normalisant la diversité des corps, on normalise nécessairement le nôtre. Et ça fait du bien!
3. Revamper ses médias sociaux. On croit souvent qu’en suivant des comptes instagram de style fitspo on se motive, mais c’est plutôt l’inverse. Ces personnes représentent un idéal de minceur et de définition musculaire inatteignables pour la plupart d’entre nous et tendent à nous faire culpabiliser et à être insatisfaits de notre apparence. En suivant des comptes plus #bodypositive, des gens de toutes tailles qui respectent tous les corps et ne vendent pas de perte de poids, on arrive mieux à s’accepter comme on est.
4.Arrêter de juger son corps, à voix haute ou en pensée. Il s’agit de reformuler toutes sortes de pensées négatives. En abordant notre corps avec respect, on réduit le stress, la culpabilité et la honte qu’on ressent jour après jour. Plus de place pour de joyeux feelings! #AllTheGoodFeels
5. Arrêter de parler de son corps et de celui des autres. Difficile de s’esquiver quand ce genre de conversation démarre. Malheureusement, en se permettant de juger les autres, on tend à se juger soi-même encore plus violemment. Pour faire la paix avec son corps, il faut apprendre à développer de la compassion pour soi-même et pour les autres. Juger et rabaisser notre corps ou celui des autres, ça sert à rien.
Ces stratégies vous aideront à voir que votre corps est en fait un fidèle allié, qui mérite d’être traité avec respect et compassion, pas un ennemi.
Pour celles et ceux qui auraient envie de continuer à lire sur le sujet, voici quelques liens vers d’autres billets que j’ai écrits pour le blogue Ton Petit Look:
5 choses à faire avant de se mettre au régime avant l’été
Un petit exercice à essayer pour mieux accepter son reflet dans le miroir
Toutes ces choses que j’aurais pu faire
Références
- Organisme ÉquiLibre. L’image corporelle. Retiré de : http://www.equilibre.ca/approche-et-problematique/les-problemes-de-poids/l-image-corporelle/
- Tribole, E., & Resch, E. Intuitive eating: a revolutionary program that works. 2012, New York: St. Martin’s Griffin.
- Bacon, L., & Aphramor, L. (2014). Body respect: What conventional health books get wrong, leave out, and just plain fail to understand about weight. BenBella Books, Inc..
Photo par Jessica Felicio sur Unsplash
Important: Les conseils dispensés ci-haut le sont à titre informatif seulement et ne remplacent pas l’avis d’un.e professionnel.le médical.e